Que retenir des réflexions du 8 mars 2018 ?

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Le thème retenu au Cameroun cette année lie deux concepts intelligemment conciliables : la lutte contre les discriminations à l’égard des femmes et le développement durable. Le développement durable entendu comme ce développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre les capacités des générations futures à répondre aux leurs. Brundtland (1987). Le thème retenu suppose alors qu’il est illusoire d’envisager un tel développement sans l’implication des hommes et des femmes et surtout en excluant les femmes.

Connaissant mon environnement et la nature humaine plutôt égoïste et opportuniste, calculatrice et intéressée, j’assume l’idée selon laquelle il serait utopique de croire que les décideurs publics puissent s’engager sans contrainte à impliquer les femmes à importance égale que les hommes dans la gestion des affaires du Cameroun à tous les niveaux. Je milite par conséquent pour la mise en place d’un cadre normatif contraignant qui assurerait un équilibre à court terme sans lequel ce thème serait un slogan creux. Je pense à une loi de quota obligatoire dans tous les domaines et un encadrement suffisamment contraignant nous garantissant que les décideurs l’appliqueront indépendamment de leurs intimes convictions.

Ce choix permet de rompre avec deux mythes : le mythe de l’égalité et le mythe de la bonne foi véhiculée dans les différents discours délivrés lors des célébrations du 8 mars. D’année en année, même quand certains droits sont acquis, les femmes peinent à en jouir. Au Cameroun, les promesses de campagne sont toujours à l’avantage des femmes qui représentent plus de la moitié de la population et pendant l‘exécution des mandats, ces promesses sont noyées et oubliées. Nous verrons certainement en 2018 d’autres promesses émerger sans qu’on ait le courage de faire une évaluation des promesses antérieures. Comme si la femme devait se contenter des « scoops » !

Et si l’approche genre devenait un argument, un levier efficace de redynamisation de nos politiques et stratégies de développement au Cameroun ? Si construire un équilibre genre au sein du gouvernement camerounais devenait un outil d’appropriation de réelles capacités productives des femmes. Si l’attribution des responsabilités de souveraineté devenait le pôle d’expérimentation de l’efficacité de la femme. Si le moment devenait favorable à l’élection de la femme à toutes les sphères stratégiques de notre de notre pays. Si enfin les hommes devenaient compréhensifs en reconnaissant que la femme aujourd’hui est une alternative crédible de développement pour nos pays, au moment où nous constatons tous la déchéance de la pseudo suprématie du genre masculin accusé de fraudeur, corrupteur, manipulateur……Mon avis est que la discrimination positive et sélective au profit du féminin soit promue et expérimentée. Vive le 8 mars, au-delà des slogans, vivement un réel engagement des décideurs et une réelle prise de conscience des citoyens.

A vous mesdames, exercez votre leadership sans complexe….

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