Etude sur l’impact de la pandémie de Covid-19 sur l’emploi au Cameroun. Regard sur la situation de la femme et l’action syndicale.

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En 2020, la pandémie à coronavirus a sans doute été en tête des records d’audience tous secteurs confondus ! Nous avons tous hâte de tourner la page mais son actualité nous poursuivra sans doute en 2021 au regard des évolutions de la propagation du virus et de la mutation vers une nouvelle souche. Si les effets au plan médical en termes de morts et de contaminés attristent, ses effets sociaux et économiques n’ont pas encore livrés leurs factures. C’est dire que nous devons rester vigilants. Au plan médical, l’hypothèse d’un ou deux vaccins efficaces rassure. Mais, au plan social et économique nous devons encore chercher et trouver des solutions idoines. Il est alors question d’analyser, sans complaisance, les effets de la pandémie dans les différentes sphères de la vie économique et sociale. C’est dans cette optique que la Friedrich-Ebert-Stiftung (FES) a commandé une étude sur l’impact de la pandémie de la COVID-19 sur l’emploi au Cameroun. Cette étude a été menée avec le soutien scientifique de la Pr Viviane Ondoua Biwolé, camerounaise, enseignante-chercheure et consultante internationale sur les questions de Gouvernance.

Le 25/07/2020, cette pandémie, dont le premier cas a été découvert en Chine en novembre 2019 a tué 385 personnes au Cameroun et contaminé 16 708 autres dont 14 539 ont guéri, soit un taux de létalité de 2,3%. S’agissant de l’emploi et selon l’Organisation Internationale du travail (OIT), la crise économique provoquée par l’épidémie de coronavirus pourrait, selon les différents scénarios, détruire entre 5,3 millions et 24,7 millions d’emplois dans le monde. Ceci par rapport au chiffre de base de 188 millions en 2019. Le sous-emploi devrait s’accroître de manière significative au fur et à mesure que les conséquences économiques de l’épidémie se traduiront par des réductions des horaires de travail et des salaires. Toujours selon l’OIT, la baisse du nombre d’emplois entraînera des pertes massives en matière de revenus pour les travailleurs. L’étude les estime dans une fourchette allant de 860 milliards de dollars à 3400 milliards de dollars d’ici la fin 2020. Cela se traduira par une chute de la consommation des biens et des services, qui impactera à son tour les perspectives des entreprises et des économies.

L’OIT révèle par ailleurs que les effets néfastes de la pandémie à coronavirus pourraient impacter plus les femmes que les hommes. Dans ces conditions, les entreprises et les ménages représentent à la fois une vulnérabilité et un espoir pour la relance de l’offre et de la demande. L’ambition de cette étude est donc d’apprécier l’impact de la pandémie de la COVID-19 sur l’emploi au Cameroun sous le double prisme de la situation de la femme et de l’action syndicale pendant cette période.

L’étude a été réalisée du 07 au 30 juin 2020 à travers une enquête par téléphone auprès de 1316 ménages, 178 entreprises et 82 syndicats du Cameroun. La méthodologie mobilisée autorise l’inférence statistique au regard de la représentativité des ménages, des entreprises et des syndicats. Les résultats qui y sont dévoilés se rapprochent le plus près possible des réalités vécues par les ménages, les entreprises, les femmes et l’action syndicale. Les recommandations formulées ont une double visée prédictive et curative. En ce qui concerne la visée prédictive, il s’agit d’identifier des actions à mener permettant d’anticiper les crises à venir et leur impact sur l’emploi des femmes. Au plan curatif, il est question de recommander des actions permettant d’atténuer les effets de la crise actuelle sur l’emploi des femmes et de suggérer aux syndicats qu’ils s’impliquent davantage dans la protection des droits des travailleurs en période de crise.  (Extrait de l’étude P.5)

La présente étude que je vous invite à lire dévoile les effets de la pandémie dans les entreprises et les ménages. Elle révèle que les solutions apportées aussi bien par l’Etat que par les syndicats sont insuffisantes pour y faire face. Concernant uniquement l’emploi, le chômage occasionné par la COVID-19 a touché un peu plus les hommes (72,73%) que les femmes (68,63%). Mais plus la crise dure, plus les femmes seront affectées par le chômage car la probabilité de retrouver un emploi est plus faible chez les femmes (15,89%) que chez les hommes (27,27%).

Le rapport est disponible à la fondation Friedrich Ebert de Yaoundé et via le lien :

https://www.researchgate.net/publication/347787809_IMPACT_DE_LA_PANDeMIE_DU_COVID-19_SUR_L’EMPLOI_AU_CAMEROUN_IPEC

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