Etre une femme et rêver d’occuper les hautes fonctions de Président de la République est encore un tabou dans certains pays africains et un délit à peine voilé. Et pourtant, les discours des dirigeants et les engagements des Etats militent pour l’égalité de chances entre les hommes et les femmes. C’est pour briser ce tabou que l’école citoyenne et politique de Yaoundé organise les 24 et 25 avril à l’IRIC une session régionale sur le thème, droit et éducation de la jeune fille : leadership et engagement politique pour le développement.
Plusieurs communications seront discutées. La nôtre questionne la capacité des organisations politiques et économiques féminines africaines à contribuer à la construction du leadership chez la jeune fille. Il est d’abord nécessaire d’identifier les mécanismes pré-coloniaux et coloniaux qui ont antérieurement contribué à la déconstruction de ce leadership notamment la colonisation et la religion. Ensuite, il convient d’indiquer que les organisations africaines féminines engagées dans la construction du leadership de la jeune fille africaine s’appuient sur les engagements et la bonne volonté des Etats, le plaidoyer, l’appui financier, la formation et la sensibilisation. Malgré leur nombre, les résultats restent très faibles pour des raisons d’un engagement lâche des Etats et des contraintes socio-culturelles. Enfin, il semble que les efforts des organisations féminines soient neutralisés par l’idéologie des religions, confortée par des pratiques culturelles discriminantes.